culturoscoPe

Adolescent, avant qu’il ne se passionne pour Stan Getz, Joe Henderson ou Sonny Rollins, Louis Billette a fait du rap. De cette musique, le saxophoniste (que les assidus des Murs du Son auront pu entendre un peu plus tôt dans la saison avec le groupe Aïda) a gardé un solide sens du flow, qu’il a aujourd’hui transposé au ténor. Parisien désormais installé à Genève, il se dit lui même chantre d’un jazz généreux, jubilatoire et réconfortant. Son jeu très bluesy et sa sonorité chaleureuse ne sont pas sans rappeler un certain Eddie Harris.

Ici, le groove règne en maître et la musique de ce sextet de luxe donne inévitablement des fourmis dans les jambes. Mais ce côté direct et efficace n’empêche pas une réelle habileté dans la composition, ainsi que dans l’arrangement des thèmes entre les trois souffleurs. Sans oublier des moments plus calmes, plus modaux, qui évoquent certains albums de John Coltrane.

Shems Bendali à la trompette et Jules Boittin au trombone se montrent aussi à l’aise lors des passages en section qu’en tant que solistes. Au piano, Matthieu Liodra peut déployer un jeu puissant et percussif, mais sait aussi faire preuve d’une grande retenue et d’une infinie délicatesse quand la situation l’exige. Accompagnateur efficace, il est également un soliste prolifique et inspiré. Quant à la paire rythmique composée du contrebassiste Yves Marcotte et du batteur Marton Kiss, elle fait preuve d’une souplesse et d’une agilité redoutable. On en redemande!