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Sans cesse, Gauthier Toux jongle entre tradition et modernité. Parfois, le pianiste français se produit en trio acoustique, piano-contrebasse-batterie, une formule intimiste et lyrique. En d’autres occasions, il branche ses synthétiseurs analogiques pour une musique qui est plus proche de la trance des boîtes de nuit berlinoises que des disques de Keith Jarrett, même si contrairement à la techno que l’on peut entendre en club, chaque note est jouée en direct, sans aucun son préenregistré. Pour les Murs du Son, il proposera une formule hybride, avec piano à queue ET synthétiseurs!

Derrière le pianiste-claviériste, l’infatigable batteur Julien Loutelier balance des beats qu’on croirait sortis d’une boîte à rythmes. Branché dans une ligne de pédales d’effets longue comme un jour sans jazz, le contrebassiste Samuel F’Hima n’hésite pas, à certains moments, à transformer complètement le son de son instrument. Quant au guitariste Giani Caseroto, il joue à cache-cache avec les claviers de son comparse, alternant arpèges et nappes sonores planantes, sans qu’on arrive toujours à déterminer qui joue quoi.

Parfois, la musique de Photons tabasse sec, parfois elle se fait plus intimiste. Mais ne cherchez pas ici de solos au sens traditionnel du terme, il n’y en a pas. C’est le groupe qui improvise ensemble pour créer de longues plages hypnotiques, mouvantes, comme des marées sonores qui affluent puis refluent.