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Le samedi 4 mai prochain à 20h aura lieu le dernier concert de notre série de printemps, autour du grand cycle Harawi d’Olivier Messiaen, une pièce extraordinaire qui mérite absolument d’être sortie de son oubli.

Officiellement, il s’agit d’une évocation libre du mythe de Tristan et Yseult, transposé dans les Andes précolombiennes ; la partition comprend en effet de nombreuses références linguistiques et musicales à la culture inca. De manière plus personnelle, l’œuvre revêt aussi une dimension autobiographique : au moment où Messiaen l’écrit en 1945, son épouse Claire Delbos sombre peu à peu dans une folie qui finira par l’emporter. Quinze ans plus tôt, c’est à elle qu’il avait dédié son premier cycle pour chant et piano, et il avait écrit le second à la naissance de leur fils.

Comme Wagner, Messiaen écrit lui-même le texte de ses mélodies. Il cultive ainsi un lien direct entre poème et musique, l’un et l’autre s’imbriquant en un processus de création simultanée. L’œuvre se situe également dans une esthétique proche du mouvement surréaliste, bien que le concept de surréalisme n’ait justement jamais véritablement été défini en musique. Il s’agit d’une musique chatoyante, pleine de couleur, qui se met au service d’un discours d’une rare profondeur.

L’œuvre sera chantée par la soprano neuchâteloise Céline Steudler, que nous accueillons pour la première fois dans le cadre de nos concerts. La deuxième partie du programme sera consacrée aux mélodies brésiliennes D’Heitor Villa-Lobos. Ls soirée s’achèvera ainsi sur une notre plus légère, dans un climat de samba et autres danses sud-américaines.