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Le chœur In illo tempore, sous la direction d'Alexandre Traube, a l'immense plaisir de renouer cette année avec une tradition qui lui est chère : chanter l'Office des Ténèbres du Samedi saint (Mise au tombeau) à la basilique Notre-Dame de Neuchâtel.
Dans ce moment spirituel intense, psaumes et répons grégoriens alternent avec les sublimes polyphonies du grand compositeur de la Renaissance Tomás Luis de Victoria (1548-1611).

Cet office, sans doute le plus riche qui soit en symbolique dramatique, enchâsse les pierres précieuses de Victoria – les fameuses Lamentations de Jérémie et Répons des Ténèbres – dans l’écrin immémorial et méditatif de la psalmodie frégorienne. Les Ténèbres commentent la Passion et la mise au tombeau du Christ.

Quinze cierges brûlent sur un chandelier triangulaire ; l’un d’eux est éteint après chaque psaume, plongeant progressivement l’Église dans les ténèbres. Séeul demeure celui du Christ, que l’on cache alors derrière l’autel pour figurer sa mort. Alors s’élève dans la nuit le Miserere, proche de ceux qu’on peut encore entendre en polyphonies orales populaires en Italie du Sud et dans les îles méditerranéennes...