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Ce qui frappe chez Veralli c’est cette recherche incessante du «chef-d’œuvre» cette quête de l’œuvre parfaite. Assis dans son fauteuil face au tréteau au fond de son atelier, les yeux plissés, il doute et entre encore une fois dans ce tableau dont subsiste à peine une tache de couleur d’une autre version, un rappel que rien ne s’efface totalement de sa mémoire, soudain il se lève, prend un pinceau et comme une fulgurance renforce ou atténue telle ou telle partie. Il recule à nouveau, penche un peu la tête… fait la moue et se rassoit.

Il a toujours plusieurs tableaux en travaux dans son atelier et passe de l’un à l’autre au gré d’un éclair ou d’un doute…

Ses œuvres ne sont jamais terminées, pire… si il voit son tableau plusieurs années après chez l’acquéreur, il ressent un besoin irrésistible de le modifier comme si l’histoire qu’il racontait avait changé.

Ce que peint Veralli, c’est une auto-biographie en direct avec des flash-back incessants vers son passé qu’il ramène au présent pour tenter de l’exorciser. On peut y voir dans la transformation de ses œuvres le passage d’un passé tourmenté vers un présent plus serein, plus calme, plus reposé…

Texte : Jean-Marc Steiner